Casa Coll I Regàs © Fundació Iluro

Sur les traces de l’architecte Puig i Cadafalch à Barcelone

Historien de l’art et l’un des principaux architectes du modernisme, Josep Puig i Cadafalch a laissé sa trace dans le paysage architectural catalan. Entre inspirations traditionnelles catalanes et art gothique Européen, on vous emmène au travers des réalisations de Josep Puig i Cadafalch ! Suivez le guide.

Puig i Cadafalch

Josep Puig i Cadafalch est l’un des architectes et urbanistes les plus prolifiques de la première moitié du XXe siècle. C’est sur ses traces que nous vous emmenons aujourd’hui.

Né à Mataró, il fut l’un des éléments moteurs de l’architecte moderniste d’édifices célèbres : la Casa Amatller, la Casa Martí (les Quatre Gats), la Casa Terrades (Casa de les Punxes) ou la Casa Macaya.

Formes traditionnelles des mas catalans, style gothique et influences européennes, chacune de ses réalisations porte la marque de son créateur et sa pâte si reconnaissable.

Photo de couverture : © Fundació Iluro
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Partez  sur les traces du modernisme catalan et ses merveilles !

Casa Amatller
Casa Amatller

Casa Atmeller

C’est dans la « manzana de la discordia » de Barcelone (manzana en espagnol veut dire en même temps pomme et pâté de maisons) que se trouve la Casa Amatller, une brillante réalisation de Puig i Cadafalch.
On y trouve un savant mélange de style néogothique avec une toiture échelonnée insolite inspirée des maisons des Pays-Bas. L’architecte a d’ailleurs bénéficié de l’aide des meilleurs collaborateurs de l’époque moderniste à Barcelone, avec à leur tête les sculpteurs Eusebi Arnau et Alfons Jujol.

La Casa Amatller et ses voisines, la Casa Batlló de Gaudí, et la Casa Lleó Morera de Domènech i Montaner, font partie de la « manzana de la discordia ». Il est intéressant de noter que ces trois projets ne sont réellement que des « réaménagements » puisque les bâtisses existaient déjà.

Concernant la Casa Amatller, le bâtiment d’origine a été construit par Antoni Robert en 1875, et c’est en 1898 que la famille Amatller a chargé l’architecte Josep Puig i Cadafalch de son réaménagement.

Comme dans de nombreux de ses projets, l’architecte a combiné une base de maison seigneuriale catalane à des éléments germaniques gothiques : comme par exemple la juxtaposition de délicats volets de balcon et d’audacieux couronnements échelonnés, rehaussés d’un revêtement de carreaux de céramique. On pourra en visiter le portail, dont la décoration, entièrement préservée, comprend l’un des meilleurs vitraux du modernisme catalan.

Actuellement, la casa Amatller propose des visites guidées et des activités de diffusion et de promotion de l’histoire de l’art dans la ville de Barcelone.

Photos du haut et de droite : ©Institut Amatller d’Art Hispànic (Gabriele Merolli)
Cas Martí © Oscar Ferré

Casa Martí – « Els 4 gats »

C’est au fond d’une ruelle de Barcelone que l’on trouve le café-restaurant « Els Quatre Gats » qui occupe le rez-de-chaussée de la Casa Martí.

L’édifice, d’apparence médiévale, fut le centre des rencontres des intellectuels de la Barcelone moderniste de la fin du XIXe siècle.

La Casa Martí se dresse dans la rue Montsió de Barcelone avec des airs de château médiéval, depuis 1896, année de sa construction par Puig i Cadafalch. La façade, inspirée du pur style gothique européen, est couverte d’éléments ornementaux propres au style moderniste catalan : on y retrouve de jolis vitraux de couleurs, le travail méticuleux du fer forgé, les sculptures d’Eusebi Arnau en formes de chapiteaux narratifs et même, au coin, la statue de Sant Jordi.

Au rez-de-chaussée, une affiche dessinée par Pablo Picasso invite à pénétrer dans le café-restaurant « Els Quatre Gats », héritier du premier café, taverne et espace de discussion fondé à cet endroit précis par Père Romeu, Santiago Rusiñol et Ramon Cases.

Il fut ouvert jusqu’en 1903 et pendant ces années, des intellectuels de la nouvelle bohème de Barcelone s’y réunissaient pour discuter ou pour assister à des concerts et des spectacles. Le jeune Picasso fréquentait souvent cet établissement où ses dessins furent exposés pour la première fois.

« Els Quatre Gats » était la porte d’entrée à Barcelone des nouveaux goûts artistiques qui venaient du nord de l’Europe et en particulier de France, comme le fameux « Chat noir » de Paris.

Photo de gauche et du bas : © Oscar Ferré
Cas Martí © Oscar Ferré
Cas Martí © Oscar Ferré
Cas Martí © Oscar Ferré

CaixaForum / Casaramon

Casaramona est un bâtiment imposant qui appartenait à l’homme d’affaires ayant principalement travaillé dans la culture du coton : Casimir Casaramona.

Son extérieur est caractérisé par l’utilisation de briques apparentes avec des faîteaux en céramique pour embellir les profils des différents bâtiments. Ceux-ci sont disposés horizontalement, de la même manière que dans l’ensemble architectural de l’Hôpital de Sant Pau réalisé par Lluís Domènech i Montaner. En 1913, c’était une usine modèle qui s’occupait des conditions d’hygiène, de confort et de modernité. Ce qui lui a permis de supplanter l’utilisation du charbon et des cheminées typiques.

CaixaForum propose une programmation variée pour toutes sortes de publics : des expositions d’art ancien, moderne et contemporain, qui font de cet espace l’un des centres les plus dynamiques, actifs et vivants de Barcelone. Des expositions consacrées à des artistes internationaux, ainsi que des concerts, des projections de films, des débats et des conférences, des spectacles divers, des cycles de littérature et de pensée, de l’art multimédia et des activités à réaliser en famille, font de l’ancienne fabrique un centre de référence.

CaixaForum consacre également un espace destiné à découvrir les détails qui se cachent derrière les murs de l’ancienne usine textile : l’histoire du bâtiment ainsi que celle de Josep Puig i Cadafalch.

Photos de droite et du bas : © Fundació Bancària la Caixa
Lluís Salvadó © Fundació Bancària La Caixa
Casa De Les Punxes © Casa De Les Punxes

Casa Terradas – « Casa de les Punxes »

C’est « un grand château gothique » qui se dresse en pleine avenue Diagonal de Barcelone, c’est un appel à la contemplation pour tout visiteur : la « Casa de les punxes » est en réalité un immeuble d’appartements qui imite la forme des châteaux médiévaux et qui constitue l’une des silhouettes les plus connues du modernisme barcelonais.

Les sœurs Terradas étaient propriétaires des trois immeubles situés entre l’avenue Diagonal, la rue Rosselló et la rue Bruc. La commande de réaménagement des édifices donna la possibilité à Josep Puig i Cadafalch d’unifier les trois en un seul. Le résultat donna naissance, en 1905, à une seule construction imposante qui occupe un pâté de maisons triangulaire, un grand château médiéval à six tours.

À noter que c’est le toit conique des tours, qui lui a donné son nom si populaire de « Casa de les punxes » ou « Maison des pointes ».

Architecturalement parlant, la pierre maó de la façade se marie avec le travail en fer forgé des balcons, œuvre de Manuel Ballarín, avec les reliefs sculptés aux références néogothiques, auxquels travailla Alfons Juyol et avec les vitraux de couleur d’Eduard Amigó.

Les plafonds en céramique qui apparaissent sur la façade font référence aux symboles patriotiques de la Catalogne. Il s’agit d’un exemple de plus du nationalisme qui imprègne souvent le modernisme catalan.

Actuellement, la Casa de les punxes propose des visites guidées qui permettent de découvrir tous les secrets de ce chef-d’œuvre et d’apprécier les vues impressionnantes sur la ville.

Photos de gauche et du bas : © Casa de les Punxes
Casa De Les Punxes © Casa De Les Punxes
Casa De Les Punxes © Casa De Les Punxes
Casa De Les Punxes © Casa De Les Punxes

Palau Baró de Quadras

D’un côté, un palais néogothique, de l’autre, un immeuble d’appartements moderniste, le Palau Baró de Quadras est une oeuvre pleine de créativité qui évolue selon la façade que l’on regarde.

Boîte à surprises, pleine d’une décoration éclectique et d’un goût raffiné, c’est en 1900 que le baron de Quadras chargea Josep Puig i Cadafalch de réaménager un bloc d’appartement de la rue Roselló.

Si on regarde le bâtiment depuis l’avenue Diagonal, l’immeuble rappelle les palais gothiques d’Europe du Nord, avec un style néo-plateresque (style d’architecture et de décoration de la Renaissance espagnole caractérisé par des ornements baroques évoquant l’orfèvrerie) qui rehausse son caractère noble.

On remarque les sculptures en forme de bustes de personnages médiévaux ou de la Renaissance, les fleurs et les armes, et les mansardes à l’étage supérieur, sont pleinement dans le style médiéval européen. On y remarquera également le travail de sculpture d’Eusebi Arbau et Alfons Juyol.

La façade de la rue Roselló, quant à elle, conserve des vestiges de l’ancien immeuble, décoré dans le style moderniste avec des éléments du mouvement viennois Sezession.

À l’intérieur du palais, siège de l’Institut Ramon Llull depuis 2013, la décoration moderniste règne en maître, il y transparaît une grande influence de style néogothique,  comme dans le grand escalier ou la porte d’entrée en fer forgé.

Photos de droite : © Cases Singulars
Casa Coll I Regàs © Fundació Iluro
Casa Coll I Regàs © Fundació Iluro

Casa Coll i Regàs

Le 12 mai 1897, Josep Puig i Cadafalch demande à la ville de Mataró l’autorisation de rénover les maisons no. 55 et 57 dans la rue Argentona.

Les plans de réaménagement, de la future Casa Coll i Regàs, suivent la tradition de la bourgeoisie urbaine de Mataró et constituent de ce fait le seul manoir construit à l’époque moderniste.

« La roulette » qui couronne complète le portail d’entrée est aujourd’hui un symbole de la ville de Mataró. La façade est finie avec un carrelage et des carreaux décorés de sgraffites, soulignant en particulier le grand fronton. L’avant-toit catalan couronne l’édifice.

Les barreaux des fenêtres du rez-de-chaussée, fabriquées dans les ateliers de Manuel Ballarín, incorporent des motifs de machines à tricoter. Josep Puig i Cadafalch savait bien qu’il construisait une maison pour un fabricant de textiles. Par conséquent, partout, dans les sgraffites, les emblèmes de fleurs introduits dans les carreaux de verre au plomb sont des machines à fleurs en coton et à pignons.

Photos du haut, de gauche et du bas : © Fundació Iluro
Casa Coll I Regàs © Fundació Iluro
Casa Coll I Regàs © Fundació Iluro
Casa Coll I Regàs © Fundació Iluro
Casa Coll I Regàs © Fundació Iluro

On espère que cet article vous aura fait voyager au travers du modernisme catalan et plus particulièrement au travers de l’art de Josep Puig i Cadafalch   ! Quelle œuvre de Josep Puig i Cadafalch avez-vous envie de visiter ?

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