Barcelone, de l’exposition universelle de 1888 aux Jeux Olympiques de 92

Il y eût tout d’abord l’Exposition Universelle de 1888, puis l’Exposition Internationale de 1929 et enfin les Jeux Olympiques de 92. Ces trois événements majeurs donnèrent un nouvel élan à une ville au teint grisâtre, repliée sur elle-même. Telle une belle endormie, Barcelone révéla petit à petit sa double facette de ville citadine et maritime. C’est alors qu’on prit nouvellement conscience du potentiel insoupçonné de cette ville parfaitement située en bordure de Méditerranée et toute disposée à dévoiler ses plus beaux atouts dont son incroyable architecture moderniste, entre autres.

Ce que l’Exposition Universelle de 1888 apporta à Barcelone

Le Parc de la Ciutadella, théâtre de ce grand événement connaît de profondes transformations. De grands édifices sont érigés pour accueillir les expositions. Trois bâtiments subsisteront : le palais du gouverneur, l’arsenal (abritant aujourd’hui le parlement de Catalogne) et la chapelle. D’autres disparaîtront comme le Palais des Beaux Arts déconstruits en 1942. Il était destiné à l’accueil d’expositions artistiques, concerts et événements culturels.

On accéde à l’Exposition Internationale au bout du Passeig de Sant Joan. L’entrée est marquée par l’Arc de Triomphe construit par l’architecte Josep Vilaseca i Casanovas.     

Un certain architecte moderniste du nom de Lluís Domènech i Montaner construira en un temps record, 69 jours, « l’hôtel international » ainsi que le Castell dels Tres Dragons, café restaurant qui deviendra par la suite le siège du Musée des Sciences Naturelles de Barcelone actuellement fermé.

D’autres parties de la ville bénéficieront de cet élan urbanistique comme le quartier de La Ribera. Certains éléments de la façade maritime tels qu’on les connaît aujourd’hui verront le jour comme le Passeig Colomb avec l’installation de la célèbre statue du même nom et la construction d’un nouveau quai : l’actuel moll de la fusta. 

Enfin,  la Rambla, le Passeig Colom et la place Sant Jaume ainsi que toute le secteur de l’Exposition bénéficient enfin de l’éclairage public.

Ce que l’Exposition Internationale de 1929 apporta à Barcelone

Galvanisés par le succès de 1888, les politiques comptaient bien renouveler l’exploit avec cette nouvelle édition. Cette fois, c’est la colline de Montjuïc et la Plaza Espanya, marquant l’entrée principale qui bénéficieront de l’effervescence de l’Exposition Internationale de 1929. Les trois grandes thématiques seront l’industrie, la culture et le sport. On construisit pour l’occasion de nombreux édifices et installations dont certains deviendront des emblèmes de la ville comme le palais national, les fontaines magiques de Montjuïc, le théâtre grec, le marché des Fleurs, le Poble Espanyol et le stade olympique situé dans la partie haute. L’accès à la colline se fait grâce à la mise en place de 2 funiculaires.

Pour les JO de 92, Barcelone métamorphose sa façade maritime

Entre l’anneau olympique et ses infrastructures situées sur la colline de Montjuïc et la Vila Olímpica du quartier Poblenou situé côté mer dans l’ancienne zone industrielle, la ville de Barcelone, connaît à l’aube des Jeux Olympiques de Barcelone de 1992 une profonde métamorphose. Cela est l’occasion pour les autorités catalanes d’obtenir les fonds nécessaires pour moderniser la ville et redonner une seconde vie à certains sites comme ce fut le cas du stade situé sur la colline de Montjuïc construit à l ‘occasion de l’Exposition Universelle de 1929.

La principale transformation de la capitale catalane eut lieu sur le front de mer. Une série d’usines assez détériorées qui tournaient le dos à la mer ont été remplacées par un quartier flambant neuf et moderne. Faisant office de village olympique, il est doté de logements dédiés aux athlètes. C’est ainsi que Barcelone a gagné non seulement un quartier résidentiel mais aussi de nouvelles plages ainsi que de vastes zones de jardins et d’équipements collectifs. De temps en temps, la présence d’une cheminée rappelle le passé industriel. En levant le regard, on découvre les deux gratte-ciel érigés sur le Port olympique, la tour Mapfre et le luxueux hôtel Arts, de 144 mètres de hauteur. À leurs pieds, un énorme poisson doré, conçu par Frank Gehry, contemple la mer. 

De l’autre côté de la façade maritime, se trouve l’Anella Olímpica. Cet ensemble monumental est composé du stade olympique Lluís Companys, du Palau Sant Jordi et de l’esplanade de l’anneau. À côté de la présence imposante du stade olympique Lluís Companys et du Palau Sant Jordi, on remarquera la tour de communications construite par l’ingénieur et architecte valencien Santiago Calatrava. Il s’agit d’une tour d’acier de 136 mètres de haut inclinée. Sa silhouette rappelle le corps d’un athlète et sa base est couverte de « trencadis », une référence claire à l’une des caractéristiques de construction de Gaudí. 

Aujourd’hui, la ville demeure un exemple de gestion et de reconversion des infrastructures des jeux. L’ancien village olympique des athlètes est devenu l’un des quartiers les plus prisés de Barcelone et le stade olympique continue sa vie en accueillant entre autres des concerts.

En sera-t-il de même pour les JO Olympiques de 2024 à Paris ?

Barcelone souhaite plus que jamais maintenir son image de destination sportive et moderne. 2024 sera l’année de la Copa America, l’une des plus grandes compétitions mondiales de voile. Le Port de Barcelone sera le point d’accueil de l’événement.