UN ARCHITECTE AUDACIEUX ET ENGAGÉ
Né en 1939 à Barcelone, Ricardo Bofill Leví poursuit ses études dans sa ville natale en intégrant l’Ecole Technique supérieure d’architecture. Ayant une vision audacieuse et progressiste, il quitte très vite ce cursus pour fonder avec l’aide de ses amis et collaborateurs le Ricardo Bofill Taller de Arquitectura, un groupe d’artistes pluridisciplinaires associés au mouvement du postmodernisme. On y retrouve bien sûr, des architectes, mais aussi des philosophes, sociologues ou ingénieurs venus des quatre coins du monde ! Leur projet ? Réinventer l’urbanisme classique des villes européennes et réfléchir à de nouvelles façons de faire cohabiter les communautés au sein d’un même espace. La ville idéale selon Ricardo Bofill est une ville où les grands bâtiments sont pensés comme des modules que l’on peut faire évoluer au fil du temps, et où toutes les classes sociales vivent en harmonie. Une vision utopiste, que l’on identifie pourtant facilement dans ses plus grandes œuvres. Côté esthétisme, on oscille entre les standards méditerranéens et les mégalopoles américaines, un mélange qu’il maîtrise à la perfection et que l’on invite à découvrir…
Un fief que l’artiste décrit souvent comme son “paradis sur Terre” ! C’est une étape qui mérite d’être ajoutée à votre liste !
LA FÀBRICA, SON FIEF DE CRÉATION
En 1973, Ricardo Bofill découvre une ancienne cimenterie atypique au cœur du quartier Sant Just Desvern de Barcelone, datant de la Première Guerre mondiale. Ayant eu un coup de foudre pour ce lieu dont il décela immédiatement le potentiel, il décida d’y fonder le QG du Taller de Arquitectura ainsi que sa résidence personnelle. Silos, murs de béton, galeries souterraines… Ce lieu unique est un terrain de jeu exceptionnel pour l’architecte, qui conçoit entièrement sa réhabilitation. En prenant de la hauteur sur cet endroit exceptionnel, on reste sans voix face à cet ensemble déstructuré, mêlant à la fois des restes de bâtiments industriels et de vastes jardins ! A l’intérieur, on trouve un studio de création, une librairie, une salle d’exposition et de projection, et divers autres espaces invitant soit au travail ou à la détente.
LE POSTMODERNISME DE BOFILL, A L’ASSAUT DU FUTUR !
En contemplant les créations du génie catalan, on ne peut passer à côté de sa vision radicale de la ville. Ces constructions dénotent incontestablement des autres, et pourtant, il a toujours souhaité qu’elles s’intègrent à leur manière dans le paysage urbain. Pour cela, il n’hésite pas à conserver les éléments clés de certains monuments classiques, comme les arcades, colonnes ou ornements, tout en s’amusant à les déconstruire. Outre la dimension esthétique, il se questionne sans cesse sur les enjeux politiques et sociaux des grandes villes. C’est pourquoi il réalise plusieurs ensembles de logements sociaux, affirmant que l’architecture nous concerne tous ! Encore aujourd’hui, il n’hésite pas à repenser ses œuvres les plus anciennes pour les remettre au goût du jour et y associer les aspirations de la ville de demain. Nous savons par exemple que la lumière et la nature auront une place centrale, et nous avons déjà hâte de voir son travail traverser le temps, comme toujours, avec audace et pragmatisme !
Encore aujourd’hui, il n’hésite pas à repenser ses œuvres les plus anciennes pour les remettre au goût du jour et y associer les aspirations de la ville de demain.
LE POSTMODERNISME DE BOFILL, A L’ASSAUT DU FUTUR !
Pour admirer les œuvres mythiques de Bofill, commencez par la capitale catalane ! Vous reconnaîtrez aisément l’Hôtel W, un building aux courbes transparentes, mais aussi le Théâtre National de Barcelone et ses colonnes d’inspiration romaine, sans oublier l’incontournable Camp Nou dont les couleurs sont en accord avec la ferveur des soirs de grands matchs !
Puis, direction la France ! Car c’est dans l’hexagone que l’architecte vécut une des périodes les plus prospères de sa carrière. Sollicité pour de nombreux projets, il finit par s’installer un bureau à Paris pour suivre de plus près ses différents chantiers. En 1984, il est même nommé “Officier de l’Ordre des Arts et des lettres”. Parmi ces réalisations, la Place de Catalogne, sa fontaine circulaire et ses remarquables Echelles du Baroque, qui rendent hommage aux artistes catalans exilés sur le territoire dans les années 40. Parmi ses œuvres les plus controversées, on note également les Espaces d’Abraxas à Noisy-le-Grand, souvent comparés à l’atmosphère hypnotisante de Gotham City, la ville du héros Batman…
La ville idéale selon Ricardo Bofill est une ville où les grands bâtiments sont pensés comme des modules que l’on peut faire évoluer au fil du temps, et où toutes les classes sociales vivent en harmonie.
Quelles œuvres de Ricardo Bofill ont attisé votre curiosité ?