Kilian Jornet, 33 ans, est un sportif professionnel catalan spécialisé dans le trail running, le ski alpinisme et les courses extrêmes de montagne. C’est dans les Pyrénées de Catalogne, sa terre natale, que Kilian Jornet a découvert sa vocation pour la course de montagne. A 3 ans, il commence son ascension des premières montagnes. Agé de seulement 17 ans, il remporte le premier championnat du monde de ski-alpinisme Vertical Race dans la catégorie cadet et à 20 ans il gagne l’Ultra trail du Mont-Blanc, en tant que benjamin de la course. Il ne s’est jamais arrêté depuis…
Réputé dans le monde entier, on ne compte plus ses podiums ni ses prix. Il a été 7 fois Champion de la Coupe du Monde en skyrunning, 3 fois Champion de la Coupe du Monde en Ultra Running, 5 fois Champion du Monde en Course verticale… Il a battu plusieurs records, comme l’ascension du Mont Cervin (4.478m), qu’il a réalisée en 2h52 et la double ascension de l’Everest en une semaine en 2017.
Bonjour Kilian ! Vous êtes adepte de sports de plein air et plutôt extrêmes. Avez-vous toujours pratiqué des sports à sensations ?
Oui, je suis né dans un refuge en montagne à 2000 mètres d’altitude (Cap del Rec, en Cerdagne), donc pour moi la nature et le plein air ont toujours été mon terrain de jeu. Le sport est la meilleure façon que j’ai d’être en montagne, et c’est vraiment ce qui m’intéresse.
Parlez-nous du projet Summits of My Life, de quoi s’agit-il ?
Le projet Summits of My Life a été mon objectif principal pendant quelques années. C’est un projet que j’ai débuté en 2012 pour une durée initiale de quatre ans. L’objectif du projet était d’essayer de monter et descendre des montagnes le plus rapidement possible aux quatre coins de la planète. Le tout si possible sans assistance et avec le minimum de matériel nécessaire, et ceci afin de faire partager ma façon de voir et vivre la montagne, c’est-à-dire d’une façon très pure, très simple, avec des amis, de l’effort et de l’apprentissage. L’objectif a été atteint en mai 2017, avec une double ascension de l’Everest en solitaire. Et parmi les autres montagnes, il y avait le Cervino, l’Aconcagua, le Denali et le Mont-Blanc.
Quelle a été la course la plus difficile pour vous ?
C’est difficile à dire, je pense que plus qu’une course ce sont des moments de difficulté qui m’ont toujours apporté quelque chose, un apprentissage. Mais peut-être quand j’ai fait le tour du Lac Tahoe aux États-Unis où j’ai couru pendant 2 jours. C’était difficile et je m’endormais en courant !
Aujourd’hui, qui est votre meilleur adversaire ?
Je ne pense pas avoir d’adversaires, les gens qui évoluent dans un haut niveau en compétition sont souvent des amis.
Vous avez parcouru des paysages à couper le souffle. Si vous ne deviez en citer qu’un, lequel serait-il ?
Difficile de n’en choisir qu’un, mais je dirais en Europe les Alpes et les Pyrénées (la Vallée de la Llose par exemple), et sinon l’Himalaya qui est aussi un lieu magique et très intéressant.
Vous enchaînez les victoires et battez tous les records, beaucoup vous considèrent comme un extra-terrestre. Comment expliquez-vous de telles performances ? Alimentation, équipement, préparation… vous avez un secret à partager à nos lecteurs sportifs?
Il faut se faire plaisir dans ce qu’on fait. Si on ne trouve pas de bonheur à faire une course ou à s’entraîner ou à se lancer des défis, pour moi ça ne vaut pas vraiment le coup. Il faut trouver ce qu’on aime dans n’importe quel domaine, et c’est là je pense qu’on deviendra petit à petit, avec de l’effort et de la constance, meilleur.
La Fondation Kilian Jornet est l’un de vos derniers projets. Comment est-elle née et dans quel objectif ?
Les montagnes ont joué un rôle clé dans ma croissance sportive et personnelle, c’est pour ça que leur préservation est devenue à la fois une passion et une priorité pour moi. La Fondation a été crée en 2018, avec la mission principale de protéger et préserver la montagne et son environnement naturel.