La Vall de Boí et ses églises, classées à l’UNESCO

Un peu d’histoire

La Vall de Boí se trouve au pied du massif du Besiberri / Punta Alta, dans les Pyrénées. A l’époque où les arabes étaient présents dans la péninsule ibérique, ils ne remontèrent pas la vallée, contrairement aux pèlerins qui y passaient pour se rendre à Saint Jacques de Compostelle. En parallèle, dès le 11ème siècle, de nouvelles techniques architecturales provenant de Lombardie affluèrent dans la vallée pour donner naissance à une vague de constructions des églises que l’on connait maintenant.

Laissé de côté pendant plusieurs siècles, ce n’est qu’en 1907 que ce patrimoine monumental illustrant parfaitement l’art roman en milieu rural fut « redécouvert ». Par chance la plupart des éléments architecturaux ont su traverser les âges en restant intacts. Ils furent mis en lumière par l’Institut des Etudes Catalanes qui organisa une expédition dirigée par l’architecte Josep Puig i Cadafalch. Pour conserver ces précieuses reliques et en faire profiter le plus grand nombre, la plupart des peintures originales qui habillaient les murs des églises est désormais hébergée au Musée national d’art de Catalogne, à Barcelone.

© Miguel Angel Herrero Varela
© Kim Castells
© Kim Castells
© Boí Taüll Resort

Le centre romain de la Vall de Boí

Pour devenir incollable sur les églises romanes de la Vall de Boí on vous propose de faire un tour dans l’espace d’interprétation du centre roman. Vous y découvrez de manière interactive l’arrivée de l’art roman dans la vallée mais aussi les origines de l’iconographie et la figuration dans l’art roman tel que le connaît notre société.

Vous allez faire un voyage dans le passé avec une première escale dans la société médiévale pour en comprendre les fondements. Puis, vous voyez comment les villages du 11^ème siècle composés par des groupements de paysans fonctionnaient à l’époque. Poursuivez cette virée temporelle jusqu’au début du 20ème siècle. Au cours du voyage vous découvrez aussi les techniques employées dans la construction et la décoration des églises à l’époque.

Et parce qu’une dose de merveilleux ne fait que rendre l’ensemble plus magique, vous entendez des voix venant tout droit du passé pour vous livrer quelques secrets sur le patrimoine roman de la Vall de Boí. Si vous voulez en connaître davantage, n’hésitez pas à réserver à l’avance une visite guidée (elles se font en catalan, espagnol, français et anglais).

© ACT

Sant Joan de Boí

Sant Joan se situe dans le centre fortifié du village de Boí, sur l’ancienne route menant à un établissement thermal romain. Le village est placé sur la rive droite du fleuve Sant Martí, entre deux affleurements rocheux élevés. Depuis ce point de vue, on aperçoit les clochers de Boí, Taüll et Erill la Vall. L’endroit était plutôt stratégique et constituait un élément défensif notable lorsque les incursions et les guerres territoriales étaient encore régulières. L’église de Sant Joan de Boí est celle qui a gardé la majorité des éléments architecturaux datant du 11ème siècle. Pour les amateurs d’art laissez-vous séduire par les peintures murales qui décorent les nefs et découvrez les histoires qu’elles ont à raconter comme par exemple la scène de la lapidation de Saint Étienne.

© Imagen M.A.S.
© Imagen M.A.S.

Santa Eulàlia d’Erill la Vall

Erill la Vall est sans doute l’un des villages les plus pittoresques de la vallée. L’église de Santa Eulàlia possède elle aussi son clocher haut de 6 niveaux en plan carré, une longue nef dotée d’un toit en bois et des arcades remarquables. N’oubliez pas de faire un tour par le petit cimetière qui apporte une véritable authenticité à l’ensemble.

© Lluís Carro
© Imagen M.A.S
© Miguel Ángel Herrero Varela

L’Assumpció de Cóll

L’église de l’Assomption de Cóll se situe en dehors du village. Si son ensemble est de style roman, elle possède quelques notes gothiques qui, avec le temps l’on fait évoluer vers un nouveau style. Elle se différencie des autres églises de la vallée par les matériaux utilisés pour sa construction, la dimension des pierres de tailles ou encore les éléments de décoration (sur le portail, le Christogramme ou les chapiteaux sculptés représentant des scènes de luttes entre hommes et animaux).

© Imagen M.A.S.
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© Rafel Lopez Monné